Dans le précédent chapître, nous avons vu la déclaration de guerre à la Belgique et ses conséquences. La guerre a débuté à la frontière Est de la Belgique à Gemmenich et a vu la résistance héroïque de nos piottes face à l'envahisseur allemand.

Cette résistance dura 12 jours jusqu'à l'explosion du fort de Loncin où 350 soldats belges dorment toujours sous les décombres. Elle permit déjà de retenir les armées allemandes car 4 armées totalisant 16 corps d'armée (32 divisions) et 2 corps de cavalerie (5 divisions)devaient passer entre Visé et Dinant alors que 5 corps d'armée et 1 corps de cavalerie devaient passer entre Arlon et Neufchâteau. Soit environ 970.000 hommes

A la déclaration de guerre, le Roi Albert 1er, Commandant en Chef de l'armée belge, a réclamé et obtenu le soutien du Royaume-Uni et de la France. Aussitôt la guerre déclarée, le Général JOFFRE faisait entrer en Belgique le Corps de Cavalerie SORDET avec mission de se porter vers Liège. Il n'y arriva jamais étant opposé aux Allemands en province de Luxembourg. Dans le troisième chapître "Les Batailles sur le sol belge", nous verrons les batailles que ce corps a subi. Particulièrement, le 22 août 1914 sera un jour noir pour l'armée française car elle eut ce jour-là 22.000 tués. C'est le jour le plus noir de toutes les batailles françaises.

Dès le 6 août, suite à un malheureux concours de circonstance (attaque du GQG de Leman), ce dernier fait reculer sa 3e division sur le Gette comme prévu dans les plans et s'intercale entre les autres divisions (carte).

Après Liège, c'est la position fortifiée de Namur qui est attaquée. Les Allemands ne commetront pas la même erreur qu'à Liège. Ils vont utiliser directement leurs fameux "Gross Bertha" tant et si bien que les forts tomberont rapidement. Les survivants de Namur feront retraite vers la France, rallieront la côte française, embarqueront sur des navires et accosteront à Ostende pour rejoindre l'armée à Anvers.

Les armées allemandes veulent rapidement se diriger vers Paris mais les Belges continuent leur résistance avec les 6 divisions et la division de cavalerie. Cette dernière remportera une victoire éclatante et écrasant le 2e corps de cavalerie de von der MARWITZ à Haelen lors de la célèbre Bataille des Casques d'Argent.

Commence alors le siège d'Anvers. Anvers est le réduit national où se trouvent toutes les réserves de l'armée belge. Toutes les troupes vont s'arcbouter autour des 3 ceintures des forts. Les piottes belges vont retenir 150.000 soldats allemands. Ce sera tout "bénéfice" pour les Alliés car lors de leur retraite organisée, ils vont pouvoir se retrancher derrière la Marne avec les Britanniques qui s'organisent entre les troupes françaises. Ces troupes vont cruellement manqué au Grand Etat-Major Impérial dans leur course vers la capitale française.

Le 10 octobre, la résistance belge n'en peut plus. Le Roi Albert 1er décide donc de se retirer sur l'Yser et quitte Anvers en catimini laissant dans Anvers quelques milliers de soldats afin de masquer leur retraite. Ils y réussiront contre toute attente et les Allemands seront furieux de trouver Anvers quasiment vide. Ceux qui pourront se sauver partiront en Hollande où ils seront internés.

Commence alors une guerre de tranchées qui durera 4 ans jusqu'à l'offensive finale en novembre 1918.

Incontestablement, la résistance de la petite armée belge, mal équipée, va permettre la victoire de la Marne le 12 septembre. Sans la résistance des piottes belges, les Allemands auraient gagné leur pari à savoir s'emparer très rapidement de Paris et de la France afin de pouvoir aussitôt se retourner contre les Russes. Les troupes belges ont montré au monde entier, sous le commandement de celui que l'on va bientôt appelé "le Roi Chevalier", que la Belgique, d'une part, est une nation où la parole n'est pas un vain mot, d'autre part que ses habitants, éperdument épris de paix et de justice, sait aussi s'opposer par la force à la barbarie d'une nation guerrière et avide d'espace et enfin peut résister héroïquement pour que leur alliés puissent se retrouver sur une position défendable et qu'ils vont d'ailleurs défendre tout aussi héroïquement.